Historique

ASMPQ aux origines

La société paysanne du Lot s’est exprimée depuis plusieurs siècles en construisant un patrimoine architectural exceptionnel s’intégrant harmonieusement dans les paysages. Cette continuité remarquable fait des constructeurs quercynois les dignes héritiers des bâtisseurs du Moyen Age : leur art de bâtir fonde l’identité du territoire.

En France, à la fin des années 60, de nombreux dispositifs relatifs à la nature et à la qualité architecturale ont vu le jour (par exemple les ENS, les ZNIEFF, la Directive Habitat, la Charte de l’environnement, des architectes conseils dans les DDE, …).

Dans les mêmes années le docteur Alfred Cayla, originaire du Lot, fonde en 1965 l’association « Maisons Paysannes de France ». Il est l’auteur d’ouvrages sur le patrimoine architectural dont « Maisons du Quercy et du Périgord ». Son rôle a été important car il a fait prendre conscience de la splendeur de nos paysages et de la beauté de notre habitat. Il a également légué son riche fonds photographique à sa commune d’origine, Anglars-Juillac, qui l’a déposé aux archives départementales du Lot.

C’est en février 1971 que l’Association de Sauvegarde des Maisons et Paysages du Quercy dépose ses statuts : l’A.S.M.P.Q. fête donc en 2021 ses 50 ans d’existence. Ses statuts prévoient de sensibiliser les Lotois à la nécessaire mise en valeur du patrimoine bâti dans un cadre de paysages remarquables : il convient d’attirer l’attention plus particulièrement des propriétaires, des artisans et des élus.

A la même époque, une personnalité contribue à la défense de ce patrimoine : il s’agit de Michel Denieul, préfet du Lot de 1971 à 1973 ; son action a été déterminante. Il va proposer deux outils à notre département :

– le Fonds de sauvetage du Patrimoine (dit Fonds Denieul) consacré à la restauration du patrimoine vernaculaire.

– un service, appelé Assistance Architecturale, préfigurant ce qui allait devenir en 1978 les CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement).

Les collaborations de l’ASMPQ avec les différents services de l’Etat et du Conseil Général du Lot ont été très positifs. Simultanément, des liens sont entretenus avec plusieurs associations œuvrant dans des registres du même ordre, en particulier MPF et Les Moulins de Quercy.

Les résultats obtenus dans un premier temps, l’association les doit principalement à Lucien Faure, ingénieur en chef du génie rural ; il en a été durant les 25 premières années sa « cheville ouvrière » en lui consacrant tous ses temps libres. Il a en particulier organisé plus de 50 sorties et manifestations réunissant souvent plus de 70 de nos membres. Il convient de noter la relation efficace qu’il a établie à cette époque avec le CAUE ainsi qu’avec Robert Mangado, architecte des Bâtiments de France.

Il faut également souligner l’appui apporté par de nombreuses personnes ressources : conférenciers, architectes, artisans, enseignants, responsables de services culturels qui, depuis les origines, mettent généreusement leurs compétences au service des causes que nous défendons.

La représentativité de l’ASMPQ, son expérience et les résultats obtenus ont été rapidement reconnus ce qui lui a valu d’être « agréée » au titre de l’urbanisme et de la Loi sur la protection de la nature dès 1978. A la suite des nouvelles dispositions introduites par les évolutions législatives liées au Grenelle de l’Environnement l’ASMPQ est, depuis 2013, « agréée » au titre de la protection de l’environnement et « habilitée » pour participer aux instances consultatives. C’est ainsi qu’elle est représentée dans plusieurs instances dont la Commission Départementale de la Nature, des Paysages et des Sites et qu’elle peut être associée à l’élaboration des documents locaux réglementant l’urbanisme et l’environnement tels que les SCOT et PLUI. Elle veille sur les causes d’intérêt général et assure la défense de celles relevant de ses statuts en intervenant préventivement en amont des problèmes susceptibles de se présenter. Elle dépose des contributions dans les enquêtes publiques et les consultations sur les schémas départementaux ou régionaux puis, le cas échéant, elle peut aller jusqu’aux recours devant les instances judiciaires administratives qui ont, jusqu’ici, été chaque fois suivis d’arrêts favorables à ses requêtes.

Le département du Lot est actuellement l’un des territoires préservés de l’hexagone. Il le doit en partie à de nombreuses associations locales créées au cours des dernières décennies : elles sont, sur le terrain, des acteurs dont nous partageons les préoccupations. Nous pouvons alors jouer un rôle d’appui lorsqu’elles défendent une cause d’intérêt général, par exemple lorsqu’il s’agit de sauver des édifices ruraux de la démolition pure et simple, alors que certains d’entre eux présentent une valeur muséographique.

Toutefois le contexte évolue : une grande partie du bâti ancien est restauré. Un certain nombre de collectivités ont mis en place des services du patrimoine qui joignent la connaissance scientifique à l’animation.

Cependant notre association doit poursuivre ses missions de sensibilisation en particulier lors de ses sorties et conférences. Elle répond également dans la mesure du possible aux sollicitations liées à ses « agréments » déjà évoqués et reconnus des pouvoirs publics.

Pour conclure… il nous faut remercier nos « anciens » pour le riche patrimoine qu’ils nous ont légué. Notre association s’applique à le faire vivre tout en étant consciente de la nécessaire adaptation aux nouvelles réalités ; mais la menace demeure : la vigilance est nécessaire pour éviter des démolitions intempestives et des aménagements brutaux qui masquent le charme et l’intérêt de cet héritage bâti et paysager.